Maram al Masri, poétesse Syrienne, par Anne Morange

Une poétesse au Lycée pour la première fois

maram« Comment rester vivante sans parler de vous,
victimes de la lutte pour la liberté en Syrie ? »
Maram Al Masri, Elle va nue la liberté

 

Amour de l’Ecriture

Maram Al Masri est venue à la rencontre des élèves de la Première littéraire, de la Terminale Littéraire, ainsi que des classes de Seconde de l’établissement qui participent à l’atelier poétique, en accompagnement personnalisé.

C’est une femme sublime : elle a le chagrin de ceux qui voient clair sur la barbarie, le courage de celles qui, humiliées, regardent droit devant, la voix de tous ceux et de toutes celles qui veulent changer le monde.

Les élèves, ravis, éblouis, émus, avaient tous lu son recueil poétique : Elle va nue la liberté. Ils connaissaient fort bien, grâce à  leur travail sur la presse et les media, la situation en Syrie en 2015, avec son lot d’horreurs, d’exactions…

Au quotidien, la barbarie…

Maram Al Masri parle pour le peuple syrien, écrasé, nous dit surtout son désespoir, sa colère.
Face à elle : les élèves de Madame Morange, professeur en Première littéraire et qui anime l’atelier poétique, se sont livrés à des lectures de la poétesse, lui ont offert des « objets-livres » qu’ils ont fabriqués : un artisanat éloquent de la force littéraire de l’artiste.

 

Surtout, les jeunes humanistes de Van der Meersch ont posé des questions auxquelles Maram Al Masri a répondu avec tendresse, avec fermeté, avec grâce. Nos élèves aiment les mots : ceux qui dénoncent l’insoutenable, ceux qui chantent la paix, ceux qui portent la foi en un monde meilleur.

Cette visite a été relatée dans la presse locale.
«  Il y a une sensibilité citoyenne dans cet établissement, les élèves ne sont pas là par hasard. Ici, c’est un vivier humaniste  », soulignait le professeur dans sa présentation. Les élèves avaient effectivement sélectionné plusieurs textes les ayant marqués, sur la souffrance du peuple syrien. De tous les thèmes abordés, c’est bien le sort des enfants syriens qui interpelle le plus les lycéens : «  Quel espoir pour la jeunesse syrienne ?  » s’interrogeait un élève.
Armée de son large sourire, la poétesse Maram al-Marsri s’est livrée aux lycéens avec une grande générosité. Sur la souffrance de son peuple, mais aussi sur son histoire personnelle, parfois douloureuse. À la question «  Comment faites-vous pour écrire de la poésie face à tant d’horreur ?  », elle a voulu rappeler que dans ses poèmes, «  il y a de la tendresse, beaucoup plus que de l’horreur. La poésie peut transformer comme un magicien la laideur en beauté  ». Et insister sur sa raison d’être : «  J’ai l’espoir, sans espoir je serai morte. Le peuple va reprendre sa destinée  ».
Dernier ouvrage de Maram al-Masri : L’Amour au temps de l’insurrection et de la guerre – Anthologie de la poésie syrienne d’aujourd’hui, Montreuil, Le Temps des cerises, 2014.
Publié le 26/02/2015
PAR DOROTHÉE GLANGETAS  Nord Eclair

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