Kaddour Hadadi, alias HK, est allé à la rencontre de lycéens de Roubaix pour parler de ses textes, notamment celui de « Danser encore », devenu un hymne.
Il a réuni des milliers de personnes en France et en Europe. Avec Danser encore, Kaddour Hadadi alias HK chantait son besoin de retrouver la culture. Et puisque la vie reprend peu à peu son cours, que se rencontrer est redevenu possible, il a saisi l’invitation lancée par la professeure de lettres Anne Morange du lycée Maxence-Van-der-Meersch de Roubaix.
« J’ai commencé la musique ici, entre deux cours »
Rencontrer les élèves, expliquer ses textes et ses engagements, Kaddour Hadadi le fait depuis plusieurs années déjà. S’il garde ce lien particulier avec ce lycée, c’est parce qu’il y a été élève pendant quatre ans. Dans la cour, il enregistrait sa voix sur un vieux dictaphone, il rappait Victor Hugo, griffonnait quelques lignes, reprenait les titres d’IAM et s’essayait à sa passion : la musique.
Roubaisien exilé à Bergerac, celui qu’on surnomme HK n’a jamais vraiment quitté le Nord. Il revient sur les racines de son succès et raconte : « J’ai commencé la musique ici, entre deux cours ». Et quand il revient là où il a tout appris, il emmène avec lui ce goût de la transmission et du partage.
Des textes et des clips disséqués par les élèves
Mais ce mardi 8 juin, les échanges étaient masqués, et le traditionnel concert qu’il offre aux élèves du lycée n’a pu avoir lieu, gestes barrières obligent.
Pour pallier la déception, le corps enseignant avait installé un immense écran de projection. Les clips du groupe HK et les Saltimbanks y étaient diffusés, presque disséqués par les élèves, qui l’interrogent sur les choix stylistiques et les messages cachés.
Mais au-delà des textes qu’ils étudient pour l’oral du bac de français, les élèves échangent sur les sujets les plus récurrents de ses paroles. Politique, immigration, terrorisme… « Sans haine, sans armes et sans violence », HK répond avec douceur et simplicité aux adolescents qu’il a face à lui.
Hymne de lutte pour les acteurs de la culture
La crise sanitaire et les différents confinements n’ont pas arrêté Kaddour Hadadi. Le clip de Danser encore comptabilise plus de 4 millions de vues sur YouTube, et se veut une véritable ode à la culture, mais aussi un pamphlet, comme il en a déjà composés.
Face aux élèves qui, comme tous, ont subi de plein fouet la pandémie, il explique la colère qu’il a ressentie quand la culture a été mise sur pause. « L’art et la culture, c’est essentiel, peut-être même la solution. Quand on a été traités de non-essentiels, ça nous a fait mal. »
Alors il a invité la France à danser. Et ce pari un peu fou lancé sur les réseaux sociaux a eu un retentissement que le groupe n’attendait pas. Danser encore a été entendue au-delà de nos frontières. Un hymne de lutte symbolique pour les intermittents et acteurs de la culture.
Fidèle au poste de messager, HK a su combler les attentes des élèves du lycée qui auront de quoi raconter à l’oral du bac de français.
Romane Chevaliez